Bouaké s’engage pour le climat et lance la phase de diagnostic de son Plan de Mobilité Urbaine Durable
Avec une population officielle d’entre 600 000 et 800 000 (2014) à l’échelle de son agglomération, Bouaké est la deuxième ville la plus peuplée de la Côte d’Ivoire, après la capitale économique Abidjan, et connaît une croissance importante.
Bouaké a débuté en mars dernier son Plan de Mobilité Urbaine Durable. L’objectif : améliorer les conditions de mobilité de ses habitants, et sécuriser leurs déplacements dans une ville confrontée à des enjeux importants de sécurité routière. Après son lancement, le projet démarre à ce jour sa deuxième phase : le diagnostic du contexte local.
Bouaké : une ville où le transport informel domine
Le transport collectif à Bouaké est essentiellement issu des initiatives privées, en l’absence de service de transport collectif public depuis plusieurs années. Les moyens de transport les plus répandus sont les motos-taxis, les taxis et les gbaka, des véhicules collectifs typiques qui ont une capacité d’à peu près 20 personnes et qui suivent une stratégie de prix au rabais pour concurrencer les taxis et mototaxis. Une des autres particularités de Bouaké est l’usage commun du gaz de ménage comme carburant par les véhicules, ce qui représente un gros danger pour les conducteurs et passagers des véhicules.
Il est néanmoins prévu que la Sotra, l’opérateur de transport public abidjanais, se déploie très prochainement à Bouaké pour offrir un service de bus permettant notamment de faciliter et sécuriser les déplacements des élèves et des étudiants.
Porté par le Ministère des Transports de la Cote d’Ivoire, ce projet devra être coordonné avec les opérateurs actuels pour la construction d’un système de transport urbain inclusif, efficace et sécurisé.
L’importance des enjeux de sécurité routière
La ville de Bouaké fait face à des problématiques importants liées à la sécurité des déplacements, et qui se traduisent par des accidents – parfois graves, voire mortels – réguliers qui touchent principalement les populations les plus vulnérables : piétons, motos qui circulent en nombre dans la ville. En parallèle de cette phase de diagnostic se déploie un projet de recherche visant à cartographier les points noirs de sécurité routière mené par l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD) et l’Université Ouattara de Bouaké. Cette cartographie nourrira les préconisations du PMUD afin de rendre les déplacements non seulement plus durables, mais également plus sécurisés.
Renforcer les acteurs publics locaux dans le secteur de la Mobilité et des Transports
Le Plan de Mobilité Urbaine Durable de Bouaké porte l’objectif de renforcer les compétences au niveau de la mairie. Le projet permettra ainsi aux représentants locaux de, suivre le projet, maitriser les questions de modélisation, de collecte de donnée et les principes de gestion et de financement des transports publics. Au niveau stratégique, la Mairie pourra s’approprier et définir une politique de mobilité en articulant davantage les enjeux de multimodalité, les liens existants entre groupes vulnérables et mobilité, et entre transport et urbanisme.
Que peut-on attendre du Plan de Mobilité Urbaine Durable de Bouaké après ces premières étapes ? Une vision globale et des scénarios d’actions pour le transport et les infrastructures de mobilité de la ville, qui mettra d’accord les différents niveaux institutionnels et surtout puisse satisfaire les besoins de la population. Restez à l’écoute pour continuer à suivre le chemin de Bouaké vers une mobilité urbaine durable !
Credits :
Auteure : Elena Tanzarella*. Informations recueillies par Vincent Larondelle* et Elena Tanzarella* auprès de Philippe Calvie** et Mathieu Sarda**. Remerciements à Sofia Martin Puerta*** et Valentine Monnier***
* Secrétariat Global MobiliseYourCity / Codatu
** Egis Consulting
*** Agence Française de Développement