Pourquoi les modes actifs sont-ils si importants dans nos régions?

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Initiatives en faveur de la marche et du vélo dans les villes et pays membres de MobiliseYourCity

 

La marche est un mode de transport essentiel pour de nombreuses villes membres de MobiliseYourCity. Des villes comme Casablanca, au Maroc, et Dakar, au Sénégal, indiquent qu'un pourcentage substantiel de leurs déplacements, environ 60 % et 70 % respectivement, se fait à pied. À Kochi et Nagpur, en Inde, où la marche représente une proportion relativement plus faible de la part modale (12 % et 10 %, respectivement), elle reste un moyen essentiel pour les individus d'accéder à leurs destinations souhaitées, principalement lorsque la connectivité avec les modes de transport ou les lignes de transport public est médiocre ou sous-optimale.


32 de nos villes membres ont un certain niveau d'information sur la part modale, et 26 ont des données spécifiques sur la marche et le vélo. Sur la base de ces données, en moyenne, plus d'un quart des déplacements quotidiens sont effectués en véhicules privés (motos, voitures). 

 

modal share


L'approche PMUS garantit que la marche n'est pas négligée dans la planification des transports urbains. Par exemple, les données collectées pour le PMUS de Dire Dawa, en Éthiopie, montrent que la part modale de la marche avait été fortement sous-estimée dans les projets précédents et qu'elle représente 46 % des déplacements quotidiens de la ville. Le PMUS de Dire Dawa vise à maintenir la part modale actuelle des modes actifs tout en rendant la ville entièrement piétonne. 

Deux raisons principales peuvent expliquer le faible financement des modes actifs et de l'amélioration des routes identifiés par les PMUS et les PNMU. Premièrement, les infrastructures routières sont généralement financées par le budget national des gouvernements locaux ou nationaux, et le Secrétariat de MobiliseYourCity n'a pas accès aux données sur les financements nationaux garantis après avoir terminé l'assistance technique pour la préparation des PMUS. Deuxièmement, le financement de la marche et du vélo peut se heurter à des obstacles au financement international en raison d'un faible volume financier, de la difficulté à justifier le revenu financier de l'investissement, ou une expérience ou une capacité insuffisante pour ces modes de transport. Les Partenaires de MobiliseYourCity ont reconnu ce défi et ont fait du soutien à la mise en œuvre et au financement de la marche et du vélo une priorité clé depuis 2020.

Tout aussi notablement, nos termes de référence standard pour les PMUS et PNMU recommandent de prendre en compte la marche lors de la planification des investissements. 21 PMUS et PNMU MobiliseYourCity achevés ou sur le point de l'être ont identifié un besoin d'investissement de 799 millions d'euros pour améliorer les infrastructures piétonnes ou cyclables. Antofagasta et Arequipa contribuent à la majeure partie de ce chiffre, après avoir inclus des plans d'action en faveur de la marche dans leur PMUS pour 400 millions d'euros. Dans ces deux villes, les financements nationaux ou locaux devraient couvrir une part importante des coûts estimés. Cependant, seuls 25 millions d'euros, soit 4 % du total des besoins d'investissement identifiés pour la marche et le vélo, ont déjà été financés par des sources internationales.

Les partenaires de mise en œuvre de MobiliseYourCity utilisent les interventions en faveur de la marche et du vélo pour renforcer les capacités institutionnelles locales en matière de mobilité durable. Ces projets forment les planificateurs des transports qui, traditionnellement, ne sont pas bien équipés pour mener des interventions en faveur de la marche et du vélo, car les considérations à prendre en compte vont au-delà des niveaux de services et de la capacité routière centrée sur le trafic. Par exemple, le programme Euroclima+ a soutenu La Havane (Cuba), La Paz (Bolivie), Puebla (Mexique), Ibague (Colombie), Curridabat et Montes de Oca (Costa Rica) pour mettre en œuvre des projets pilotes sur la marche et le vélo, notamment des parkings et des pistes cyclables, des systèmes de partage de vélos et l'amélioration de l'accessibilité des espaces publics pour les piétons. 

Dans certains endroits, l'investissement dans les modes actifs est à l'origine d'un processus de planification de la mobilité urbaine plus stratégique et plus complet. Par exemple, à Antananarivo, l'AFD a alloué 10 millions d'euros pour financer un programme de marche et de vélo. Le programme comprend l'amélioration de 50 km de routes urbaines afin d'améliorer les déplacements à pied et la sécurité, l'amélioration des zones commerciales et des accès aux écoles, l'amélioration du transport artisanal commun et des arrêts correspondants, l'amélioration des espaces publics grâce à un urbanisme tactique, la construction de pistes cyclables, le développement d'un PMUS pour Antananarivo, ainsi que le renforcement des capacités des autorités locales. 

Le soutien de MobiliseYourCity à la mobilité active se poursuit après la préparation d'un PMUS ou d'un PNMU. Dans le cadre du projet AIPMUS à Saint-Domingue, en République Dominicaine (assistance technique pour la mise en œuvre du PMUS), la ville développe plus de 40 km de pistes cyclables et un système de partage de vélos afin d'augmenter la demande de transports publics. À Yaoundé, au Cameroun, à la suite de l'adoption du PMUS et avec le soutien de MobiliseYourCity, les autorités locales prévoient de réaffecter l'espace routier pour développer des trottoirs séparés, sûrs et continus, reliés entre eux pour augmenter l'accessibilité aux transports publics. Des passages piétons sécurisés avec des refuges seront mis en place, et des zones organisées de prise en charge et de dépose des taxis seront expérimentées. 


Le partenariat continue d'encourager d'autres villes et pays membres à développer des PMUS en mettant l'accent sur la marche et le vélo, compte tenu de la part modale élevée de ces modes de transport, en particulier en Afrique et en Amérique latine.

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